Séance 3
1er février 2019
Troisième séance avec le groupe des élèves du dispositif s’ouvrir au sens par l’expression OSE
Cette troisième séance comporte trois moments :
1- Le premier moment consiste à constituer par tirage au sort, un groupe de trois élèves et un groupe de deux élèves. Les élèves doivent vérifier, sur les feuilles de leurs camarades, le respect des espaces blancs mis là où, sur la page arrachée et caviardée du livre, se trouvent les traits noirs des ratures. Ils doivent aussi rajouter des lettres manquantes ou des mots mal orthographiés lors de la copie. C’est une opération de comparaison et l’exercice de l’attention par une activité d’observation. C’est aussi un travail de vigilance orthographique.
Comme Camille n’était pas là à la dernière séance, je lui fais faire le travail de révision du caviardage réalisé et de mise en page. Le caviardage était bien achevé, aussi, elle avance assez vite. Quand elle a fini la mise en page, elle rejoint le groupe de deux élèves.
Pendant cette activité de co-évaluation (au sens de recherche de la valeur effective du respect par la mise en page de la page arrachée caviardée) je passe d’un groupe à l’autre, et répond à des questions. Quand un élève s’est trompé, il le notifie, au crayon, sur la feuille de mise en page. Ainsi, chaque feuille fait l’objet de deux vérifications. Chaque élève a donc été écrivant puis lecteur vérificateur. La co-évaluation a une fonction exclusivement qualitative et ne vise que la réussite de son caviardage personnel grâce à la relecture des pairs. J’insiste sur ce point qui est essentiel. Une vraie évaluation est une évaluation que je nomme expositive. C’est une évaluation expositive dans le sens où le travail est exposé aux regards et réflexions des autres dans le but de sa pleine réussite à venir. En effet, c’est le regard et les réflexions des pairs qui viennent donner l’impulsion d’une reprise par chacun ou chacune de son propre texte.
J’appelle ce travail qui porte sur l’espace nouveau créé par le caviardage, l’espage. J’emploierai désormais ce terme dans ce journal.
2- Le deuxième moment consiste pour chaque élève à reprendre sa mise en page en se conformant aux corrections fruits de l’observation d’autrui, tout en les vérifiant en cas de doute. Nous sommes là, au niveau de l’écriture dans une opération de copie de texte menant à un espage totalement conforme à la page initiale caviardée. La lecture silencieuse est évidemment impliquée notamment pour ce qui relève de l’occupation de l’espace de la page : saut de ligne, espace blanc à augmenter, mot de fin de ligne à mettre en toute fin de ligne, maintien de tous les mots gardés de la page caviardée sur une seule ligne de la feuille de l’espage, rétablissement d’un mot oublié dans la position qu’est la sienne sur l’espage, voire espace respecté entre lettres conservées et lettres caviardées dans les cas de création de mot (ex pont>pont>po t). Il s’agit d’une opération scripturale de copie mais de copie transformative donc d’une opération de copie active de l’espage premier corrigé par les camarades.
Un élève Noah a laissé beaucoup trop de mots. Aussi, je lui propose de caviarder à nouveau son texte, la fin du texte qui n’est que peu raturée, avant de se lancer dans la nouvelle mise en page intégrant les corrections de ses camarades. Je l’aide au départ puis, hésitant il rature des mots sur la page arrachée. Ensuite, il revient sur son espage, suivant les corrections portées par ses camarades, vérifiant à chaque fois. Puis, arrivant à la fin du texte, il réalise de lui-même l’espage sans que j’aie à intervenir. Si je me suis arrêté sur Noah, ici, c’est pour souligner l’importance de la coopération entre les élèves. C’est parce que Noah a lu les espages de ses camarades qu’il a été rassuré. Et comme il a été rassuré, il a accepté de raturer son texte de manière importante.
Le suivi de la réalisation du nouvel espage a montré des élèves en acquisition d’autonomie dans ce travail grâce à la confrontation -la co-évaluation qualitative- qui s’est faite ainsi coopération. Je souligne, d’autre part que la copie, ici, est copie transformative du texte du premier espage avec correction souvent des erreurs orthographiques
3- Le troisième moment de la séance consiste à la lecture (donc relecture) de son texte dans son nouvel espage. La consigne que je donne aux élèves est la suivante : pour lire votre texte, vous devez respecter les blancs. Donc vous remplacez les blancs par des silences. Vous comptez dans votre tête les carreaux blancs qui séparent les mots entre eux. Et, vérifiez bien que cela sonne bien que cela a du sens que vous avez bien caviardé la ponctuation aussi. Comme le fin de l’heure est proche, ce troisième moment sera juste lancé et devra être achevé à la prochaine séance. Je suis les élèves dans leur préparation de la lecture. C’est là que je leur dis qu’ils comptent dans leur tête les carreaux qui séparent les mots pour, ainsi, suivre la longueur effective des silences en correspondance avec les blancs de l’espage. Exemple
Ne sachant 1 2 3 4 5 que faire de son corps 1,2,3,4,5, sont dits dans la tête sans rien prononcer, c’est la durée du silence
Ça leur plaît beaucoup.
Observation du travail des élèves :
Estébane
Vendredi 1er février 2019 : L’espage d’Estébane est assez conforme à la page caviardée. Sa lecture des feuilles de Mathieu et Naoly est sérieuse. Il me demande parfois mon avis sur ce qu’il note au crayon sur la feuille d’un de ses camarades pour corriger. Sa prise de connaissance des corrections apportées à son espage est positive. Il a oublié de sauter les lignes qu’il avait entièrement caviardées. Sa reprise de l’espage est très bonne. Son appropriation de la lecture en marquant des blancs par des silences l’amuse.
Noah
Vendredi 1er février 2019 : La relecture des textes de Tom puis Camille est excellente. Noah est précis dans ce travail d’observation. Pour ce qui est de son espage, Noah a laissé beaucoup trop de mots aussi il n’a pas pu réaliser la mise en page de toute la page sur la feuille de l’espage. En revanche, l’espage réalisé est plutôt très bon.
Je discute avec lui et je lui propose de caviarder à nouveau son texte avant de se lancer dans la nouvelle mise en page intégrant les corrections de ses camarades. Je l’aide au départ, mais il se prête avec envie à ce nouveau travail. Je pense que d’avoir lu le travail de Tom puis de Camille, l’a convaincu de caviarder davantage. Il réalise le travail avec hésitation, mais il le réalise. Ensuite, comme je l’ai écrit, il revient sur son espage. Il suit les corrections portées par ses camarades, mais les vérifie à chaque fois. Il est très concentré, très appliqué. Puis à la fin du texte, il réalise lui-même l’espage. Il devra l’achever en début de séance prochaine.
Naoly
Vendredi 1er février 2019 : L’espage de Naoly ne présentait aucune erreur, pas même de copie orthographique.
Sa relecture des espages de ses camarades a été très efficace. Elle est très attentive durant ce travail portant sur l’espace. Elle laisse, en revanche des erreurs de copie orthographique.
Elle se lance avec plaisir dans la lecture avec les silences. Elle me demande si sa manière de compter les carreaux pour marquer les silences est bonne.
Tom
Vendredi 1er février 2019 : Tom est très tatillon lors de la relecture des espages de ses camarades Noah et Camille. Il réalise une excellente observation qu’il notifie avec des flèches ou avec des mots si ceux-ci sont oubliés. Il s’applique beaucoup. Il corrige même des erreurs de copie orthographique.
Son espage à lui présente plusieurs erreurs dans la mise en page avec non-respect des positions des mots dans l’espace. Il contient aussi des erreurs orthographiques. Sa reprise de l’espage, en revanche, comporte beaucoup moins d’erreurs orthographiques mais quelques-unes toutefois qui montrent son insécurité face à l’écriture.
Paloma
Vendredi 1er février 2019 : absente
Mathieu
Vendredi 1er février 2019 : Le texte de l’espage présente de nombreuses erreurs d’écriture. Mathieu a eu du mal à suivre le texte initial de la page caviardée. Défaut d’attention ? Problème spécifique avec l’espace de la page ? Volonté d’aller vite, avec pour corollaire des confusions ? En tout cas, il y a un problème avec l’espage.
La copie de l’espage corrigé montre une bonne copie des corrections pour la mise en page. En revanche, il subsiste des erreurs orthographiques ou des erreurs de mots coagulés.
Pour la préparation de la lecture intégrant les silences, Mathieu me demande deux fois ce qu’il faut faire. Puis, ayant compris, il se lance avec sérieux.
Camille
Vendredi 1er février 2019 : Comme Camille n’était pas là à la dernière séance, je lui fais faire le travail de révision du caviardage réalisé. Le caviardage était bien avancé, aussi, à 13h20 (la séance commence à 13h et s’achève à 14h) elle a fini. On suspend alors la séance pour l’écouter lire son texte. Le groupe lui fait remarquer qu’un passage est bizarre. Puis la séance reprend. Camille tient compte de ce que les autres élèves ont dit et caviarde un peu plus son texte. Quand elle a fini le caviardage, elle copie la page caviardée sur une feuille. Quand elle a fini son espage, elle rejoint le groupe formé par Tom et Noah. Elle relit l’espage de leur texte pendant que Noah et Tom lisent son espage.